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Avant même que les aventures de Rikki et Bobette ne s’achèvent en décembre 1945, Tony Herbert, directeur du quotidien de Nieuwe Standaard cherche un moyen  de s’accaparer de Willy Vandersteen.  Il veut ainsi d’une part répondre aux attentes de nombreux lecteurs déjà fidèles aux dessins de Willy, et d’autre part il aimerait aussi que ce dernier dessine pour ses autres publications.  En effet, il n’ignore pas les profits que peuvent engendrer la bande dessinée.  Mais la situation d’après guerre est difficile.  Le journal et le magazine appartiennent en réalité aux éditions standaard mais ayant été interdits de publier pendant deux années suite à leurs activités sous l’occupation ils doivent détourner cette mise à l’index en confiant provisoirement leurs travaux aux éditions de Gids dont Tony Herbert est le co-fondateur.
En Octobre 1946, enfin amnistiée, la société Standaard recouvre l’entièreté de ses droits d’éditions.  Au terme d’une longue suite de procès, la Justice émet son verdict.  Le Standaard reprend les titres qu’il diffusaient avant guerre et dont il est légalement resté le propriétaire.  A cette époque, Vandersteen se partage entre  Nieuwe Standaard et Nieuwe Gids.  Finalement, le dessinateur choisit de signer l’exclusivité avec le groupe Standaard.  Par la suite, Bob et Bobette vont devoir beaucoup à un seul homme.  Wim Goderis.  Vandersteen y trouve un interlocuteur privilégié au sein du groupe.  Goderis va tout de suite réaliser le véritable potentiel de la bande dessinée sous forme d’albums.  C’est à lui que nous devons le modèle de la couverture des albums de Bob et Bobette reconnaissable entre toutes.  Les autres productions du studio adopteront d’ailleurs une mise en page fort similaire, chacune se distinguant par sa couleur.  En 60 années, seules de légères modifications affecteront le modèle original imaginé par Wim Goderis.  Pour le reste, et comme nous le savons, l’avenir lui a donné raison.